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dimanche 12 février 2012

Comment peut-on dormir ?

Un séjour en Haïti, ça peut être dur pour le sommeil. Comment ne pas se demander comment aider?Comment ne pas chercher une solution magique?

Comme le dit un grand auteur en génie logiciel : « À tous les problèmes complexes, il y a une solution simple, rapide, peu coûteuse, et fausse. » C'est-à-dire qu'il y a quelqu'un pour suggérer, et habituellement tenter de vendre, une telle solution. S'il y a un problème complexe, c'est bien la situation en Haïti. J'aimerais mieux cependant qu'il y ait une simple et surtout rapide.

Il est difficile de ne pas aimer les Haïtiens, et impossible de ne pas vouloir les aider. Il est clair que les capacités des individus ne sont pas en cause. Si je peux me permettre un diagnostic basé sur trois jours de présence, c'est l'organisation qui n'y est pas. J'ai vu des quantités de gens s'activer à toutes sortes de choses, mais trop peu dans des collaborations à grande échelle qui produiraient à long terme. Comment met-on en place un système socio-économique complexe comme il y a chez nous? Mettez ici votre solution simple, rapide, etc.

Ce qui frappe surtout je dirais c'est l'existence de si grands contrastes qui se côtoient de si près. Dans la rue, la circulation est difficile à cause de l'état des rues, encombrées par autant de véhicules. Déjà la diversité des autos étonne, je ne m'attendais pas à autant ni à autant d'autos luxueuses. Les rues? Je n'en ai pas vu beaucoup. Ok, je fais l'intéressant, évidemment qu'il y a des rues, mais leur état demanderait une autre appellation que mon vocabulaire ne contient pas.

Les piétons illustrent encore plus ces grands contrastes. Des hommes en complets avec le sac à ordinateur sur l'épaule se promènent à côté des marchandes qui se rendent à leur trois mètres de trottoirs avec leur inventaire total de légumes dans un grand panier sur leur tête. Enfin, il n'y a pas de trottoir, disons à côté de la partie où circulent les autos quand il y a des gens qui marchent, et il y en a toujours.

On peut voir une boutique de vêtements griffés, et de l'autre côté de la rue, un camp de réfugiés, la chose la plus désolante. Il n'y a pas d'éclairage, pas d'électricité, pas de services sanitaires. Le camping sauvage, en pleine ville avec des centaines de voisins à un pas les uns des autres. Et la fin de semaine va durer. Pas de souci pour l'hiver? Il fait déjà une chaleur écrasante, et c'est début février.

Je vais me rappeler d'un petit marchand sur la rue avec qui j'ai échangé un regard. Moi, j'étais en veston cravate dans une auto avec chauffeur. Manifestement, j'étais quelqu'un d'important ;-). Après quelques secondes de ce regard, nous nous sommes échangés un salut de la main qui montrait bien l'un à l'autre que nous n'étions ni plus ni moins importants. C'est cette dignité dans l'allure et le regard des gens qui permet de dormir le soir.

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